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Aider un proche

 


"J'ai toujours respecté les homosexuels. J'en connais, mais lorsque cela vous touche de si près, vous vous sentez coupable de la vie difficile de votre enfant dans un monde homophobe. Je me suis faite aider par un psy pour essayer d'y voir clair, je ne me sens plus coupable mais responsable et dans l'obligation d'être heureuse pour ne pas ajouter une ombre à la vie de mon fils." Jeanne, 53 ans, sur Mon-coming-out.com

 

 

Si vous pensez que votre fils, votre père, un proche ou l'un de vos amis est gay, vous pouvez être un soutien précieux pour l’aider à accepter son homosexualité et à en parler. Le plus important est de lui montrer qu’il compte pour vous, que vous l’aimez et que cela ne changera pas quelles que soient les circonstances.

Quand on suppose qu’une personne est homosexuelle, qu’elle n’en parle pas et que l’on a l’impression qu’elle le vit mal, on peut avoir envie qu’elle se décide enfin à en parler, mais il faut lui laisser le temps de le faire à son rythme. Vouloir « tirer le vers du nez » à une personne qui ne se sent pas prête à en parler risque de la braquer encore plus. Par contre rien ne vous empêche de tendre des perches, de faire des allusions au fait que vous êtes vous-même ouvert-e à la question de l’homosexualité ou de mettre à disposition de l’info sur ce thème ou sur le soutien proposé par les associations gaie et lesbiennes, par exemple les groupes de jeunes comme
Totem.

Par contre, si vous sentez que votre fils, père ou ami va mal, il est important de lui dire que vous vous inquiétez pour lui, que vous avez l’impression qu’il est triste, déprimé, angoissé,… (en fonction de la situation) et que s'il a besoin d’en parler, vous serez là pour l’écouter, sans jugements. Vous pouvez aussi dire que d’autres personnes, professionnelles ou non, sont aussi là pour l’aider en cas de besoin.

 

   

Les signes d'un coming out qui se passe mal:


La honte de soi. Avoir honte d'avoir fait quelque chose est tout à fait normal et arrive à tout le monde. Avoir honte de qui l'on est n'est pas normal et n'est pas sain. Si ce sentiment persiste, il y a le risque de développer ce que l'on appelle de l'homophobie intériorisée, c'est-à-dire d'intégrer en soi les jugements négatifs de la société contre les homosexuels, de se sentir coupable d'être homosexuel. Ce sentiment de honte empêche les garçons et les hommes d'exprimer entre eux de la tendresse et de l'affection, non seulement dans la rue mais parfois également dans leurs relations. Dans les cas les plus graves, certains homosexuels refoulent leur désir au point de développer une véritable haine des homosexuels. C'est parce que cette question de la honte est au centre du vécu homosexuel que les gays ont créé les défilés de la Gay Pride. L'opposé de la honte est la fierté qui se dit "pride" en anglais.


L'isolement social, le repli sur soi. L'adolescent ne veut pas sortir avec ses copains, reste à la maison, n'a pas d'amis.
 

La dépression. Chez l'adolescent, les symptômes de la dépression ne sont pas toujours similaires à ceux de l'adulte. En effet, les adolescents verbalisent peu leurs émotions et certainement encore moins s'il s'agit d'émotions liées à leur (homo)sexualité. Les adolescents dépressifs auront plus de facilité à se plaindre de douleurs somatiques comme la fatigue, les maux de tête, l'envie de vomir, les malaises, les troubles du sommeil. Ils peuvent aussi développer de forts sentiments de honte et de culpabilité. Dans ces cas, il faut être très attentif à un changement d'humeur subit qui peut faire craindre un passage à un acte suicidaire.

 

La consommation excessive d'alcool ou d'autres drogues ou d'autres comportements à risque tels que la vitesse excessive sur la route, la pratique de jeux dangereux ou la recherche de sexe sans protection.

 

Les idées noires, les comportements suicidaires. Penser à la mort, désirer mourir, dire vouloir changer de vie ou avoir une nouvelle vie. Le suicide est un thème dont on a souvent peur de parler, mais si vous craignez que votre fils, père ou ami puisse avoir des idées suicidaires, il ne faut pas hésiter à lui parler ouvertement de vos craintes à ce sujet, car il peut s'agir d'une urgence. Vous trouverez des conseils plus complets sur ce thème dans le chapitre suicide.

 

 
 


 
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photo: Etienne Delacrétaz
 
   
 
 
 
   
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